Extrait du livre "Un GPS pour la cigogne"

1. L’entourage et ses précieux conseils…

L'attente d'une grossesse est l'une des plus angoissantes qui soit.

Alors, bien entendu, les premiers temps, la plupart des gens arrivent à ne pas trop y penser. On sait que l'on en veut un, mais on ne réfléchit pas encore au moment où il faut sauter sur son partenaire. Tout cela vient plusieurs mois après. Car, ne nous voilons pas la face : plus les mois passent, plus on y pense. Pourquoi ça ne marche pas ? Ne parlons même pas des années qui s'écoulent, là vraiment, cela tourne à l'obsession. Les femmes de notre entourage tombent enceintes les unes après les autres et moi toujours pas. J'arrive encore à me réjouir pour elles pendant la première année d'essai. Mais passé ce cap, tout cela n'est plus possible. Je me dis, pourquoi elles et pas moi ? J'occulte complètement celles qui ont peut-être galéré un tantinet soit peu, pour ne remarquer que celles qui tombent enceintes rien qu'en regardant le slip de leur mari. Je vois leurs grossesses évoluer, sans pouvoir être présente à leurs côtés comme elles le voudraient.
 

La vue d'une femme enceinte m'agace, les maternités me démoralisent et je commence, petit à petit, à me retrancher dans mon univers sans enfant afin de moins souffrir. Évidemment, des femmes enceintes, il y en a partout et donc de ce fait, je deviens presque une ermite. Je daigne conserver mes amies qui sont célibataires, car au moins, elles, aucun risque qu'elles me trahissent en me faisant un petit dans le dos.

Chaque nouveau cycle menstruel qui passe est un nouvel échec, et c'est donc, à chaque fois un nouveau drame à l'arrivée des règles. Je commence à me sentir inutile, bonne à rien, incompétente. Je perds le peu de confiance en moi qu'il me reste. Toutes les femmes font des enfants depuis la nuit des temps, alors qu'est-ce que j'ai qui ne va pas ? Et puis, ça ne peut venir que de moi, c'est sûr ! Chéri est en bonne santé, je suis certaine que pour lui tout va bien. Je suis la seule fautive, c'est obligé.